Trail Running

Trail 100 Andorra by UTMB – 50 K

Après le Mont Blanc en 2024, me revoilà dans les montagnes. Il est 4H45, quelques heures avant le lever du jour, Ordino dort encore quand le réveil sonne. Dans l’appartement que nous avons loué à La Cortinada, l’odeur de café se mélange déjà à celle du gel chauffant et du gâteau sport. Nos silhouettes se faufilent entre les sacs, les dossards et les bâtons. Le stress monte un petit peu et une fois le petit déjeuner calorique avalé, il est déjà temps de faire un tour aux toilettes avant de monter dans la voiture direction le SAS de départ de ce trail 100 Andorra by UTMB.

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Du parking au sas : premiers frissons

À 7 h, nous faisons partie des premiers sous l’arche UTMB bleue du Trail 100 Andorra. Les bénévoles plaisantent, la sono crache un air rock, mais moi je rumine le profil qui s’annonce : 700 m de dénivelé positif sur les six premiers kilomètres. Mon cardio s’emballe déjà alors que je piétine encore sur place. « Si je finis mon premier 50K, ce sera déjà bien », dis-je à la speakerine en riant.

Le compte à rebours retentit, et c’est parti. À peine le village quitté, le sentier s’élève brutalement. Comme d’habitude, je me surprends à partir un peu vite pour suivre les copains. Le souffle court, je décroche un regard vers le cardio… 160 bpm. Ralentis ! Je range mon ego dans le sac, allonge mes bâtons et m’installe dans une cadence plus sage. Une heure s’écoule : à 59’45 s, je bascule enfin sur le premier ravito. Encore quelques kilomètres pour rejoindre la crête dégagée du Coll d’Ordino et profiter de la vue sublime sur les pyrénées. 

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Première descente du trail 100 Andorra by UTMB, premières crampes 

La fête est courte : la pente bascule dès le kilomètre 12 jusqu’au 16 et les cuisses prennent feu. Les blocs de granit humides succèdent aux racines et épines de pin comme un tapis de mines. Chaque appui exige vigilance. Forcément j’oublie de boire, de manger, de respirer. Au bas de la descente, à La Cortinada (KM 16, 2 h 17), deux crampes saisissent mes mollets. Pas déjà ! Je m’oblige à avaler une gorgée d’eau salée. Miracle : les douleurs disparaissent petit à petit, mais l’alerte est claire – il va falloir être méticuleux et bien utiliser les bâtons de trail pour soulager les jambes.

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Entre forêts et mur de pierres

Le sentier file désormais vers des pourcentages que seule le trail 100 Andorra by UTMB sait inventer : 20, 25, parfois plus de 35% de pente sur plusieurs kilomètres. Bâtons au poing, je grimpe en mode 4 × 4, la tête oscillant entre le cardiofréquencemètre (toujours un peu trop haut) et la beauté du décor. Au refuge Pla de l’Estany, les chevaux broutent l’herbe comme s’ils jouaient les figurants pour un spot publicitaire. Je prend un selfie mais leur indifférence me fait sourire. Les bénévoles remplissent mes flasques ; j’engloutis quelques quartiers d’orange, une gaufre et un bouillon salé et je repars.

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À 4 h 15 de course, j’atteins le KM 24. Les ampoules ne sont encore qu’un pressentiment, une gêne mouillée sous les talons. Je tire sur mes lacets : trop tard – la friction est engagée. Un peu plus loin, au KM 28 (5 h 32), la sensation devient douleur franche. Je m’arrête. Dans mon sac de trail, j’ai un pansement hydrocolloïde… qui refuse d’adhérer à cette peau trempée de sueur. Tant pis : je serrerai les dents.

Comapedrosa : l’altitude fait son show au Trail 100 Andorra by UTMB

La montée vers le col de Comapedrosa est un grand huit émotionnel : le souffle se fait court, le soleil tape, mais chaque lacet dévoile un panorama magnifique. 2 566 m d’altitude, ma première fois au-delà de 2 500 m en compétition ; je n’entends plus que le vent et le bruits des cailloux sous les chaussures de trail des participants. En contrebas, un lac reflète la paroi comme un miroir et un chalet minuscule, posé là, qui semble sorti de nulle part.

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La descente, elle, tourne vite au chemin de croix. Les talons glissent dans mes chaussures de trail trop grandes. Chaque impact est une piqûre. À force de mordre la poussière, je perds des places, mais pas l’envie d’aller jusqu’à l’arrivée. J’apprends la résignation active : marcher quand courir est impossible, discuter avec les bénévoles au ravitaillement, échanger quelques mots en anglais ou espagnol avec les participants qui me doublent… et continuer de manger et boire une gorgée toutes les dix minutes pour éviter de voir ressurgir les crampes.

Le sentier continue, le dénivelé négatif aussi jusqu’au KM 45 – 8 h 55. Le terrain s’adoucit enfin ; mon pas redevient course. Je me surprends à dépasser ceux qui, quelques minutes plus tôt, m’avaient dépassé comme des flèches en descente : Revoilà un petit moment de plaisir égoïste… mais qui motive après la souffrance.

Le dernier kilomètre du trail 100 Andorra by UTMB

Ordino réapparaît derrière une courbe, et avec lui les spectateurs. Les terrasses sont pleines. Je lève la tête, me redresse et relance, histoire de franchir l’arche avec panache. 9 h 53 min 14 s : mission accomplie. Je me hisse au classement général à la 205ᵉ place sur 466 finishers, fier d’avoir terminé mais un peu déçu d’avoir eu des ampoules qui m’auront handicapées.

Je m’assois, souffle, savoure. Je retrouve mes copains de course. Les récits se croisent entre deux gorgées d’eau bien méritées. Les ampoules ? Énormes ! Les crampes ? Maîtrisées. La bière du finisher ? pas terminé ! 🙁 

Point sur le matériel pour le 50K du trail 100 Andorra by UTMB

Je ne résiste pas à l’envie de conclure sur le matos, car je sais que vous voudrez des détails :

Les chaussures – fidèles en Corrèze, traîtresses en Andorre. Moralité : testez-les sur longue descente technique, pas seulement sur vos sentiers habituels.
Les bâtons – mes sauveurs : ils ont porté mes quadriceps et maté les crampes.
La nutrition – solide sucré jusqu’au KM 30, puis blocage. La soupe salée et l’isotonique ont pris le relais.
Le petit outil absent – Peut-être un petit ciseau pour couper du strap afin de fixer les pansements de mes ampoules

Je reviendrai un jour faire ce trail 100 andorra by UTMB. Mon objectif ? Éviter les ampoules, surtout courir cette grande descente sans grimacer et gagner du temps sur mon chrono 2025.

Si ce récit vous a inspiré ou si vous préparez votre propre défi andorran, n’hésitez pas à me poser vos questions – je réponds toujours, sauf quand je change mes pansements !

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